L'utopie du faiseur de ville ressemble le plus souvent à un centre commercial, espace aseptisé, dans lequel l'ensemble de l'environnement est contrôlé, jusqu'à sa bande son. Voilà l'idéal, un environnement capable d'influer, guider le comportement dans la béatitude de la consommation (d'espaces comme de produits). Mais voilà, ces espaces mêmes finissent par ressembler ou être ressentis comme le paysage de la série télévisée « le prisonnier ». Dans ce cadre l'angoisse même peut se lire comme une ultime résistance à l'environnement, les lieux angoissants comme les pendants nécessaires au mirage de l’aménagement urbain.

Absente des représentations officielles de la ville, l'angoisse y occupe pourtant une place de choix. Qu'elle est pu y être recherchée dans une optique de contrôle, ou qu'elle se manifeste aléatoirement ici, ou là, c'est ce rapport que nous entretenons entre elle et la ville que nous décidons aujourd'hui d'interroger.

Avec Le Bureau des Peurs et des Angoisses, Echelle inconnue entame un travail d'inventaire de ces craintes, en parallèle d'un atelier de cartographie destiné àappréhender ce phénomène dans notre vécu urbain.