[DOCUMENT #15]
Le port est un espace d’expérimentation pour le déploiement de la 5G et aussi pour l’utilisation de drones. Les questions de sécurité et de flux sont une riche opportunité pour mettre en place des nouvelles applications pour ces technologies. Le port collecte des données en tout genre : météo, marées, navigation, position des navires, IOT (objets connectés), dans ce cas-ci des grues de 50 mètres de haut, mais aussi des données de logistique, caméras sur les camions et trains. Toutes ces données permettent la création d’un
digital twin,
cyberobjet. Cet avatar digital est une réplique en temps réel du port et, nourri de milliards de données, il permet de créer de toute pièce des scénarios, en y modifiant les données entrantes et en voir ce qu’il en sort.
[DOCUMENT #27]
Dans le domaine du
Green Port, les opportunités sont nombreuses et au cœur des réflexions et des actions menées par les ports de l’axe Seine. L’objectif est de faire de la transition énergétique et écologique un atout compétitif de l’offre HAROPA.
L’intégration des énergies renouvelables, l’économie circulaire et l’écologie industrielle, le développement du multimodal, l’utilisation de nouveaux carburants, la bio surveillance au moyen de drones sont autant de pistes pour promouvoir un modèle de recherche et d’innovation au service de l’environnement.
[DOCUMENT #73]
Le Très Grand Paris jusqu’à la mer, cette ambition historique resterait lettre morte si HAROPA n’avait engagé sa propre révolution numérique : le « smart corridor » qui fait du Havre, Rouen et Paris des ports connectés, innovants et collectifs, qui s’appuient sur les technologies de l’information et le numérique pour offrir une gestion optimisée des données et flux, tout en intégrant une approche écologique durable. HAROPA souhaite ainsi favoriser l’émergence d’interactions positives, le partage des connaissances pour former une véritable toile industrielle intelligente.
« L’objectif est de fédérer des communautés d’acteurs publics et privés autour de solutions technologiques avant-gardistes pour conjuguer attractivité territoriale et compétitivité internationale. » Yann Alix, délégué général de la Fondation Sefacil.
Le
Smart Corridor a enfin vocation à devenir un «
hub territorial » à dimension humaine et citoyenne à valeur ajoutée.
MUSSEL PROJECT / LES MOULES CONNECTÉES
Le port étant situé en partie sur l’estuaire de la Seine, fleuve industrialisé, les pollutions y sont donc très présentes. Pour surveiller ces pollutions, et les pollutions émanant du port lui-même, une équipe de chercheurs est attelée à créer de nouveaux capteurs innovants.
Frank Le Foll, Professeur en biologie des organismes, présente ce projet, développé par l’université du Havre et les laboratoire LITIS et SEBIO, où il travaille, en partenariat avec HAROPA Port du Havre.
[ENREGISTREMENT #12]
Le projet de
iCaging est un projet pilote dans la lutte contre la pollution de l’eau.
Professeur Le Foll expose le déroulement de l’expérience. Le but est de relever les pollutions dans l’estuaire de Seine grâce à des « biocapteurs », organismes vivants dont les comportements sont observés scientifiquement, ici, des moules.
L’expérience étudie les comportements d’organismes exposés à des polluants. Les données produites par ces expériences sont ensuite digérées par une Intelligence Artificielle. Toutes les réactions sont maintenant mesurées et prédictibles.
L’équipe a ensuite créé le système de
i-Caging, qui sont des cages déposées dans l’eau avec des organismes, reliés à des capteurs pour étudier leurs comportements face aux éventuelles substances présentes dans l’estuaire. Ces moules deviennent donc les nouveaux visages du domaine scientifiques des Bio-IOT,
Biological Internet Of Things, ou BIOT, qui ne sont non pas des objets connectés mais bien des organismes connectés.
Malgré une nette amélioration de la qualité de l’eau, l’arrivée de nouveaux polluants et le mélange de ces derniers aux anciens résulte en un cocktail imprédictible. Les plastiques et la chimie d’hier se mélangent aux pesticides et résidus de médicaments, toujours plus puissants et moins captables dans les stations d’épuration. Le milieu marin est très exposé et sensible aux pollutions.
Le projet de
i-Caging est en cours de développement mais il a pour vocation d’installer des dizaines de cages avec des biocapteurs connectés.
Le réseau permettrait aux moules de « téléphoner » en cas d’alerte de pollution, mais il faut aussi apprendre à l’Intelligence Artificielle à ne transmettre que les appels importants. L’équipe de scientifiques travaille aussi pour développer une interface lisible et accessible entre les moules connectés et leurs clients.
LES DRONES RENIFLEURS
[DOCUMENT #525]
Les drones présentent de nombreuses menaces : accident dû à une chute, acte terroriste, contrebande, espionnage, prise de vue illégale, atteinte à l’image… La réglementation qui encadre le vol de drones est très stricte et interdit les survols des sites industriels à risques et des zones d’habitation. Or, à ce jour, les services de police et les sites industriels sont très peu équipés de système de détection pour exercer des contrôles et faire appliquer la réglementation. Sans moyen de prévention et de contrôle, la porte est ouverte à toute infraction.
La loi de sécurité globale autorise désormais les entreprises privées à s'équiper de systèmes de détection.
CLEAR-SPACE pour l’établissement de la preuve juridique, ce projet collaboratif avec le laboratoire LITIS (Université de Rouen, du Havre et INSA Rouen Normandie) porte sur le développement d’une solution globale qui permettrait de constituer des preuves juridiques de survols illégaux de drones.
[DOCUMENT #859]
Être Smarter, c’est mieux travailler ensemble : nos ports doivent conjuguer leurs efforts avec les communautés d’acteurs privés et publics. Ainsi, le territoire havrais a su permettre le développement d’expérimentations fructueuses en matière de drones avec des entreprises comme Bolloré, Total. Au travers de 3 briques technologiques de spécialisation que sont :
- le pilotage en essaim de drones ;
- l’intelligence artificielle embarquée ;
- l’intégration et l’évaluation de capteurs.
La première expérimentation consiste à valider la faisabilité d’un vol de 4 drones en formation : ces 4 drones autonomes réaliseront un parcours de vol et communiqueront entre eux en toute autonomie. La deuxième et la troisième expérimentation consistent à évaluer les substances présentes dans un panache d’incendie en embarquant sur un drone différents systèmes.
La deuxième expérimentation vise à valider la capacité de prélèvement d’air sur un drone dans un environnement agressif.
In fine, une application possible serait le survol des incendies pour évaluer la toxicité des fumées et anticiper ainsi les risques. Les deux expérimentations sont liées dans le cas d’un usage final puisqu’il s’agit de pouvoir faire voler un essaim de drones en cas d’incident afin de caractériser les substances présentes dans un panache comme celui de l’incendie de l’usine Lubrizol fin septembre 2019 à Rouen.
Gabriel Meslay