♦ 25/04/2019 : Présentation Villes nomades
Présentation du livre "Villes nomades" par Stany Cambot
jeudi 25 avril à la Librairie Zenobi à Malakoff (50 avenue Pierre Larousse)
Une double injonction est aujourd’hui faite aux villes et aux individus :
les premieÌ€res doivent devenir meÌtropoles et les seconds mobiles. Ainsi, au programme de meÌtropolisation du monde, reÌpond une mobiliteÌ par lui souhaiteÌe.
Une mobiliteÌ de cadre meÌtropolitain avec ses oripeaux (teÌleÌphones, ordinateurs, etc.) se deÌplaçant de « citeÌ eÌtat » en « citeÌ eÌtat » en avion ou train aÌ€ grande vitesse. Les agents de la fabrique de la ville raccrochent alors le train, architectes en teÌ‚tes, de peur de rater ce tournant comme ils rateÌ€rent celui du deÌveloppement pavillonnaire.
On se pique deÌsormais de mobile, de leÌger, de « logement une personne » ou de design de bidonville dans l’espoir qu’un marcheÌ eÌmerge. Rien de subversif, mais l’aboutissement d’un programme eÌconomique et urbain qui se dessine deÌ€s le milieu du XIXe sieÌ€cle dont le nouveau masque s’appelle meÌtropole.
Cependant et sans eux, depuis le nouveau milleÌnaire, des tentes partout : des rassemblements militants ayant quitter la rue pour porter le coup laÌ€ ouÌ€, deÌsormais, le pouvoir a Lieu, aux tristes reÌvolutions oranges, en passant par les tentes contestataires ou neÌcessaires des sans-abris. Des camions, des caravanes, des containers aussi, abris ou logement de la renaissance d’un proleÌtariat nomade disparu dans les anneÌes 20. Des cabanes reconstituant, aux abords des meÌtropoles reÌ‚veÌes, les bidonvilles que l’on croyait disparus.
La fabrique meÌ‚me de la meÌtropole geÌneÌ€re ainsi une toute autre mobiliteÌ.
On le voit ici comme aÌ€ Moscou avec ces brigades d’ouvriers (pour utiliser la deÌnomination russe) venant de l’autre bout du pays ou du continent que l’on trouve en hoÌ‚tel low cost, en camping, en caravane ou camion au pied du chantier, en lisieÌ€re de meÌtropole, au bord de la tache verte de la carte.
C’est laÌ€, que ces mobiliteÌs de constructeurs croisent les espaces d’une autre mobiliteÌ, celle de la fuite. Celle de ceux que le programme urbain expulse que l’on retrouvent en camping, camion, campement, containers ou celle de ceux qui fuient la meÌtropole l’entendant comme la construction d’un espace de controÌ‚le (travellers, certains voyageurs, habitants de yourtes ou de cabane).