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UN PROJET DE FICTION DOCUMENTAIRE DE STANY CAMBOT PRODUIT PAR ECHELLE INCONNUE ET LES FILMS DÉPLANIFIÉS

CINÉMA SUR LES RUINES DU FUTUR

PROSPECTIVES APOCALYPTIQUES
DE LA MéTROPOLISATION DE LA VALLéE DE SEINE

L’Axe Seine. Un territoire ambigu. Une métropole géante qui voudrait s’étendre le long d’un fleuve de Paris jusqu’à la mer. Un récit total qui englobe tout – et son contraire : industrie et écologie, dépense et préservation, retenue et débordement, circuit court et pensée logistique mondialisée.
Au croisement des savoirs institués (académiques) et informels (artistiques, expertises réputées mineures, connaissances « par le bas »), Cinéma sur les ruines du futur est une tentative d'élaboration de contre-récits capables de s'opposer aux récits dominants – communication politique, storytelling urbain, publicité de la ville vertueuse, etc.
Associant chercheur·euses et auteur·ices autour d’un fond documentaire, ce travail entre aujourd’hui dans sa phase de développement littéraire.

Nous vivons l’avènement du régime du projet et de la célébration, de la communication urbaine et de ses labels, du storytelling et storydoing. Autrement dit, de « l’urbanisme fictionnel ». Et les invitations à adhérer ou participer à ces récits contradictoires se multiplient.

Jamais on ne convoqua autant que maintenant prospectives et perspectives narratives, futurologie et science-fiction. Jamais non plus ne les a-t-on autant dévitalisées, vidées de leur potentiel subversif. En 2019, la Direction générale de l’armement annonçait en grande pompe la création de la Red Team Défense, visant à mettre en relation des auteurs, dessinateurs et scénaristes de science-fiction avec des experts scientifiques et militaires pour imaginer les menaces futures. Simple lubie ? Coup marketing ? Ou véritable volonté de pousser au bout une démarche de recherche documentée jusqu'à ses possibles effets, dans une tentative de détournement de la science-fiction ?

Quelles narrations et formes de récit reste-t-il pour ouvrir un espace à la critique du monde en train de se faire ?


Le régime « métropolitique » nous fait vivre en état de projet(s) permanent. Localement, elle se traduit ainsi : métropolisation de la Seine sur près de 370 kilomètres ; développement d’un immense programme portuaire, logistique, industriel et urbain ; agriculture ; création d’une société d’économie mixte pour le développement des énergies renouvelables ; instauration de la première Zone Économique Spéciale de France, à Port-Jérôme-Sur-Seine ; culture, tourisme et patrimoine ; marketing ; zones à faible émission, transports doux et cabotage en vélo-cargo – réintroduisant, au passage, la notion de travail de force ; enseignement supérieur et recherche… Soit tout en même temps.
Autant de récits du futur portés par une multitude d’acteurs, les ré-agrégeant en autant de storytellings variant en fonction de leurs destinataires, leur audience, leurs spectateurs peut-être. Autant d’histoires qui mettent en récit une série d’actions sur un territoire sans cesse élargi. Actions bien réelles dont nous ne pourrons envisager les effets sur le terrain que dans de nombreuses années ; comme nous le faisons aujourd’hui des décisions et non décisions passées.
Mais ne peut-on que constater, trop tard, les méfaits et souffrances générés par les projets urbains, économiques et industriels ? Le futur et son récit n’appartiennent-ils qu’aux industriels, politiques, financiers, urbanistes et architectes ? Attendrons-nous 2084 pour juger de la pertinence du développement de l’Axe Seine ?
Leurs projets sont notre sujet et pour une part ils écrivent d’eux-mêmes les catastrophes à venir, que le Cinéma sur les Ruines du Futur entend donner à voir et à entendre !

De quoi construire des ruines : « Un cahier documentaire »

Depuis 2019, nous agrégeons, classons, analysons et synthétisons, un ensemble de documents rendant compte de l'ensemble des projets en cours et en gestation le long de l’Axe Seine, des situations de crise ou critiques que ces projets sont susceptibles d'impacter, ainsi qu'une documentation sur des projets similaires ailleurs (Russie, Pologne ou encore Kazakhstan en ce qui concerne, par exemple, les Zones Économiques Spéciales). Il faut entendre ce « cahier documentaire » comme un état des lieux des projets à venir mais aussi des dysfonctionnements en germe et de leur probable amplification.

Qui tente par conséquent de répondre à trois questions :
1. Que faire de la parole des spécialistes du projet politique, économique, urbain et industriel ?
2. Que faire de la parole populaire et inaudible ?
3. Que faire de la parole des experts mineurs et/ou sectorisés ?

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    À ce stade, ce cahier est composé d’un peu plus de 3000 documents sources : articles de presse, communication institutionnelle ou d’entreprise, captations vidéos de rencontres interprofessionnelles et d’ateliers publics, rapports et articles universitaires, cartes synthétiques et thématiques du territoire, ainsi que de « vidéomatons du désastre » – dispositif filmique léger pour recueillir la parole des citoyens, Voyageurs, ouvriers, dockers, pilotes de vélos cargos, Ubers et autres travailleurs de force, etc. Enfin, la programmation de notre Doctorat Sauvage en Architecture [DSEA] vient elle aussi nourrir ce cahier (textes, captations vidéo des conférences, ressources iconographiques et audiovisuelles).

    Des auteur·ices en résidence. Autant de scénarios des ruines à venir. Un livre

    C’est ce cahier que nous proposons à des auteur·ices d’habiter, les invitant à écrire in situ lors de résidences le long du fleuve, entre Paris et Le Havre. Il s’agit d’une double résidence : à la fois dans un territoire – la vallée de Seine – et dans un fond documentaire, entendu comme un guide et un premier décryptage de cet espace. Leur proposant un exercice d’anticipation se basant sur les aggravations sociales, économiques et urbaines, déjà à l'œuvre. Et puisque même de l'apocalypse on ne peut faire ce que l'on veut, à ce cahier documentaire s'adjoindra une proposition d’intégrer dans leur travail, les populations qui nous sont chères et que le futur continuera sans doute à oblitérer : Voyageurs, Travellers, main-d'œuvre industrielle, travailleurs détachés, forains, sans-abris, immigrés, etc. Dans la même ligne, une attention particulière sera portée sur les conditions de logement et d'habitat en période post-apocalyptique.

    Construire un cinéma sur les ruines du futur


    Outre leur publication, ces récits donneront lieu à un travail de production graphique, vidéo, cartographique et sonore. Nous convierons des directeur·ices de la photographie, des ingénieur·es du son et créateur·ices sonores, des recherchistes et documentalistes…
    Un travail que l’industrie cinématographique range dans la catégorie du repérage et que nous désirons rendre public. À ce stade, nous avons imaginé la création d’un lieu : un « cinéma des ruines du futur », espace scénographié dans lequel voir les projets d’affiches de films, les entretiens vidéo et autres travaux de recherche et création, comme autant de possibilités de traverser les paysages de l’Axe Seine.
    Cet espace fixe et unique peut aussi se déployer de façon nomade lors d’installations de campements dans différents lieux le long du fleuve.

    Dernier temps de ce travail, enfin : la réalisation.

    Porté conjointement par Echelle Inconnue et la société de production Les Films Déplanifiés, l’ensemble de ce travail veut donner naissance à une fiction-documentaire sur l’Axe Seine, ramassant et adaptant à l’écran ces futurs possibles, ainsi que leurs sources, sous la forme d’un film ou d’épisodes.

    Les « lecture-battles pour un comédien et une vidéo » constituent aujourd’hui le laboratoire de ce cinéma en train de se faire.



    Générique


    Avec le soutien de la DRAC Normandie, de la Fondation pour le Logement des Défavorisés et de la Fondation Daniel et Nina Carasso.
    Dans le cadre de ce programme, les résidences d'auteur· ices ont bénéficié du soutien de la DRAC Normandie, de la Région Normandie et du CNL au titre du FADEL Normandie.
    En partenariat avec les éditions LA VOLTE

    Projet écrit par Stany Cambot, architecte et réalisateur

    Avec :
    Recherche documentaire
    Manon Bories
    Gabriel Meslay
    Roman Lathière

    Production - Administration
    Christophe Hubert

    Programmation - Communication
    Julie Davainne

    Graphisme - Site web
    Gérard Alegre

    Captation des événements et du Doctorat Sauvage en Architecture
    Paul Navet
    Roman Lathière

    Les auteur·ices en résidence :

    Jean-Pierre Levaray
    Né à Rouen dans une famille cheminote, Jean-Pierre Levaray est un écrivain ouvrier libertaire. Auteur de Putain d’usine, Après la Catastrophe, Tue ton Patron ou encore Des nuits en bleus, il a également participé à de nombreux journaux, d’Antirouille, Argon au Monde Libertaire et CQFD, ainsi que Télérama ou Médiapart… Et a créé et animé « On A Faim ! » de 1984 à 2000 – Fanzine, label de disques et de distribution, organisations de concerts et émissions de radio. Il a quitté l’usine en 2015 pour cause de départ en retraite.

    luvan
    Historienne de formation, traductrice sous son vrai nom, luvan est autrice de science-fiction, de théâtre et de poésie, et réalise des fictions radiophoniques. Elle est membre du collectif d'écrivain·es de science-fiction Zanzibar et du collectif de création radiophonique Moniek. Elle est notamment l’autrice de Splines, Agrapha, Susto, Few of us, Walvis Blues

    Sébastien Doubinsky 
    Écrivain, poète, traducteur et éditeur, Sébastien Doubinsky passe une partie de son enfance aux États-Unis, et écrit aussi bien en anglais qu’en français. Il est l’auteur, entre autres, de La Trilogie babylonienne, Quién es ?, Missing Signal et La Comédie urbaine. Il enseigne actuellement à l’Université d’Aarhus, au Danemark.

    Agnès Villette
    Photographe, journaliste, enseignante, traductrice et autrice, Agnès Villette a vécu vingt-cinq ans en Grande-Bretagne avant de s'installer à Cherbourg. Après des études de littérature, elle suit le master d'art photographique du London College of Communication. Son écriture, souvent nourrie par des recherches préalables mêlant géographie, histoire, sociologie et anthropologie, prend avant tout racine dans la photographie. Agnès Villette a écrit Bunker Bêta, Landemer et L’étranger de l’espèce. Sa résidence d’écriture est co-portée par Echelle Inconnue et Baraques Walden.

Publications

La route du chaos

Battle pour un comédien et une vidéo

Videomaton du désastre

Doctorat Sauvage en Architecture Le Replay

LES RENCONTRES DU CONT[r]E DE L'AXE SEINE

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