d'où partons nous ? |
D'ou partons-nous : constat : plan |
Yannick
répond : |
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" Mon univers ? J'en ai plus ou sinon il est tout petit. Mon univers, c'est la piqûre. " Toutes les trois semaines, on emmène Yannick à l'hôpital psychiatrique pour lui administrer une piqûre retard qui devient maître de son univers. " J'ai peur de tout, même de mon ombre. J'étais un loup, ils ont fait de moi un agneau. " Son univers, c'est celui de la peur. Trois lieux pour y échapper, pour remplir le temps : la gare où tous les matins, il passait deux heures trente assis ou tournant en rond avant d'en être chassé par un vigile l'ayant surpris dormant dans un photomathon. La Chaloupe où il passe ses après-midi. Il dit y être bien reçu. Et enfin, les toilettes du foyer de l'Abbé Bazire où tous les soirs, il s'enferme, attendant l'heure du repas. Sur ces trois lieux, une ombre, la sienne ou celle de l'agression qu'à chaque minute il redoute. " C'est la piqûre, j'ai peur de tout, je ne suis plus qu'une ombre. " A chaque séance, il dessine. Il dessine l'hôpital, un infirmier, une seringue à la main, et lui, disant qu'il a peur. Il voudrait cependant lui dire autre chose : " laissez-moi tranquille ... je suis malade... je veux être avec des gens comme moi, des malades... au calme... dormir. " Mais il ne l'est visiblement pas assez pour que les portes de l'hôpital s'ouvrent durablement. |