“ Jetons l’oeuvre à la mer pour agrandir la terre ...




La bouteille à la mer est donc le dernier geste de cette expérience. Une manière de clore, laissant pourtant la question ouverte. Nous avons demander à chacun des participants au projet d'écrire son livre de bord, de le placer dans un flacon et de le jeter en Manche au large des côtes normandes depuis un bateau : " la Tante Fine " (vieux voilier basé à Fécamp - France). Ce geste est porteur, comme les précédents, de promesses : celle, bien entendu, d'une rencontre hypothétique et décalée dans le temps ; mais aussi, celle, de la possibilité de laisser derrière nous une carte en train de se faire, une carte vivante. Ecrire dans les flots comme désirait le faire Bernardin de Saint Pierre avec cent, mille ou un million de bouteilles qu'il voulait voir jetées par les marins avec à l'intérieur, leur position exacte, afin de déduire (les bouteilles repêchées) du temps de leur dérive la carte des courants. Mais c'est aussi tracer une carte dans le temps. Quelle épaisseur de temps nous sépare, moi qui aujourd'hui écris et vous qui dans un autre aujourd'hui lisez ? Que veulent dire, au bout du voyage, les mots enfermés dans cette bouteille, SDF, territoire, chômage, misère ? Au-delà, ce geste pour nous se charge d'une autre pensée, SURVIVRE ! Faire survivre un travail qui a réuni un groupe d'hommes à la fin de l'année 1998. Grâce à vous aujourd'hui il survit à sa propre fin. Nous vous proposons maintenant de lui donner quelques jours de plus à vivre, le terminer pour nous. Pour cela envoyez-nous une réponse contenant la description ou une image du lieu où se sont croisés nos chemins (carte, photo, texte ou dessin) ainsi que vos nom et adresse et pourquoi pas, comme la personne dont le livre de bord est imprimé au dos, nous confier, à votre tour, la description de votre voyage d'Ulysse ordinaire.

 


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