Découvrez l 'agenda 2014-2015



Toutes les interventions ont lieu dans les locaux d'Echelle Inconnue
18 rue Sainte Croix des Pelletiers, 76000 ROUEN. Renseignements : 02 35 70 40 05

Plus d'information sur la philosophie du doctorat sauvage sur www.dsea.fr



« La guerre au XXIe siècle : guerre connectée ? »

> Par Azza Chaouch Bouraoui, doctorante en droit public et science politique (numérique)
> jeudi 25 septembre 2014 à 18h30
> Conférence dans le cadre du cyle VILLE NUMÉRIQUE

Les médias ne cessent de reporter des cas d'États qui ont été la cible de cyberattaques. Les sociétés se sont donc retrouvées confrontées à un nouveau vocabulaire : cyberguerre, cyberterrorisme, etc.... Mais la récurrence de ces notions dans les médias du monde n'a pas aidé à éclaircir ces différentes notions, ni à comprendre l'importance de l'impact du virtuel sur le réel et en particulier, lorsque la sécurité des États est impliquée. Le but de la présentation est de clarifier ces nouvelles notions, de présenter les dispositions prises par les États et les organes internationaux face à la montée de la "cybermenace"



« Un voyage au coeur de la cartographie radicale »

> Par Philippe Rekacewicz, géographe et cartographe au monde diplomatique
> jeudi 30 octobre 2014 à 18h30
> Conférence et atelier de cartographie dans le cadre du cyle VILLE ET REPRÉSENTATION

« Depuis des décennies, la cartographie traditionnelle revendique le statut de science exacte s’appuyant sur des données fiables. Elle se targue de fournir une image neutre et fidèle de la réalité. Mais une telle approche fait l’impasse sur l’utilisation politique et sociale de la carte, et sur son rôle tant de propagande que de contestation. Depuis le début des années 2000, et dans le désordre, émerge une pratique cartographique qui se dit « radicale » (on parle aussi de « cartographie critique » ou de « contre-cartographie »), riche combinaison revendiquée d’art, de sciences, de géographie, de politique et de militantisme social. »

Texte extrait de l'article « Cartographie radicale » écrit par Philippe Rekacewicz géographe, cartographe pour le Monde Diplomatique – février 2013




« Apéro CODE LAB # »

> Avec la présence de EMOC
> Jeudi 13 novembre 2014 à 18h30
> Apéro dans le cadre du cyle VILLE NUMÉRIQUE

Codelab est un forum consacré aux pratiques expérimentales de création d'image, de vidéo, de son et de musique qui utilisent des langages de programmation (processing, chuck, supercollider, livecode, etc.), de programmation visuelle (pure-data / gem, vvvv, etc.) ou d'expérimentation électronique (construction d'interfaces et d'instruments, circuit-bending, etc.)



« Une guerre à perdre - pour l'exemple ; Portrait du Saint-Pétersbourg contemporain, ville mentale, de sa résistance symbolique à la tyrannie politique »

> Par Arthur Larrue, auteur du roman Partir en Guerre, dont la publication en janvier 2013 déclencha son renvoi du territoire russe.
> jeudi 20 novembre 2014 à 18h30
> Conférence dans le cadre du cyle LA VILLE ET LA GUERRE

Parmi les protagonistes de Partir en Guerre figurent quatre membres du groupe d'artistes dissidents Voïna avec lesquels l'auteur partagea trois mois de vie clandestine.

Il (Oleg) s'était avancé au plus près de la corniche, avait défié le vide, levé sa canette de bière, et salué Pétersbourg qui s'étalait sous lui en pointant vers le ciel ses flèches d'églises, ses dômes en or, et désormais l'immense phallus phosphorescent qu'était son œuvre. Chaque ville a son problème : Paris rend méchant, New York tourne à vide, Pétersbourg vous change en mort. On n'y vit pas, on y flotte. Tous les nez moscovites qui se tordent de dégoût lorsqu'on parle de Pétersbourg disent la même chose, que là-bas l'air humide vous fait pourrir debout. A chaque ville son art de rue, à chaque pot son couvercle. Ici, il fallait faire entendre à ce vaste mausolée planté sur un marais qu'on bandait encore précisément comme les morts ne peuvent plus bander.(extrait)

« Mon propos tâchera de cerner la continuité qu'il y a entre l'architecture particulière de Pétersbourg et les caractéristiques tout aussi particulières de sa vie contemporaine. La conférence devrait durer un peu plus d'une heure, et pourrait se prolonger avec une discussion. Je parlerai en écrivain et en témoin, c'est à dire en artiste, et toute la pensée que je développerai visera à tirer de cette ville mentale les enseignements qui me permirent, notamment, d'écrire et de fonder en acte une mauvaise conscience. »




« Projection et commentaires du film : « CARGO-200 » (ou GRUZ-200 en russe) de Balabanov 1984 »

> Par Gilles Favarel, science-po
> jeudi 11 décembre 2014 à 18h30
> Projection et conférence dans le cadre du cyle LA VILLE ET LA GUERRE

Spontanément, une idée me vient. Je suis fan d'un film russe qui n'est jamais montré en France et qui pourtant vaut à mon avis le coup d'oeil. Ce film est "Gruz-200" (parfois appelé Cargo-200 à l'export) de Balabanov. Le sujet est plutôt la violence, mais il se passe dans une ville imaginaire, Leninsk, filmée de manière très réaliste (l'action se passe en 1984, à la veille de la perestroika) ; il y a de très beaux plans urbains permettant de se rendre de ce qu'est un bourg soviétique en 1984.



« Le ciné-train de Medvedkine ou le miroir magique. »

> Par Massimo Olivero, doctorant sur le cinéma russe, Paris III
> jeudi 29 janvier 2015 2014 à 18h30
> Conférence dans le cadre du cyle ... ET NOS PÈRES

Dans cette intervention on veut analyser certains des films réalisés par Medvedkine et son équipe de travail dans le projet du « Ciné-train » au début des années 30, pendant le premier plan quinquennal de l’Union Soviétique. Ces films montraient la réalité locale, donnaient un point de vue critique sur cette réalité et voulaient dans cette façon intervenir directement sur la communauté et en particulier sur sa productivité. Ils se caractérisent par le rôle d'une camera qui se révèle visible, où tout le monde était consciente de sa présence et de son rôle d’investigation et d’analyse des problèmes des conditions de vie et de travail.

La fonction de ces films était celle de générer un débat, une critique constructive et dialectique sur les conditions de vie de la communauté. Ils étaient de générateurs et de déclencheurs de tensions (qui étaient sinon latentes) entre les membres de la communauté, qui étaient obligé de discuter, immédiatement après la vision du film, des problèmes soulevés et de y trouver aussi vite une solution. En effet on peut parler (comme le fait Emma Widdis dans son livre sur le cinéaste) de « miroir magique » car le ciné-train est capable de représenter fidèlement la réalité et en même temps de la changer, de transformer la communauté dans des « citoyens soviétiques ». Selon les déclarations de l'époque, dans ce travail collectif il y avait une véritable collaboration et participation active des habitants, à la fois dans les rôles d’acteurs, de spectateurs et d’interprètes. Pourtant, montrer et résoudre les problèmes était quand même un risque dans une société qui privilégiait plutôt l’exaltation des résultats obtenus et minimisait les échecs. Ce rôle actif du cinéma, cette incidence sur la société, idéalement accepté mais en réalité craint par le système représente un véritable risque pour le projet, et sera la raison fondamentale de sa fin. Dans notre analyse des films qui restent encore disponibles (car la plupart ont disparu), on verra donc comment Medvedkine avait réalisé le véritable but du cinéaste militant, c’est-à-dire un instrument capable d’intervenir concrètement dans la société afin de créer un nouveau type de communauté.