sommaire du site d'Echelle Inconnue




2001 restaurant social la chaloupe Rouen
William est un « gars de la rue » il revient avec l'appareil jetable que nous lui avons donné à l'intérieur, ses images-réponses à la question « où vivez-vous aujourd'hui ? » Sorties de la chambre noire une vingtaine d'images de monstres en papier mâchés, une autre d'une bouteille, une autre encore d'un banc de pierre, d'une voie sans issue. On sursaute : « tu t'es trompé. On ne te demandait pas des photos souvenirs de ta sortie à la fête foraine ! » Alors, William étale et rassemble les images en un récit. Les monstres sont son environnement : lui, ses proches transformés ou déformés par l'alcool, le banc ? Une pierre tombale... Voilà comment surgissait pour la première fois l'angoisse dans nos tentatives de dire la ville à hauteur d'homme.





2001 à nos jours, Echelle Inconnue 18 rue Ste Croix des pelletiers
La porte s'ouvre souvent sur un visiteur qui s'enquiert de ce qui se passe ici. Souvent encore ce même visiteur après avoir écouté d'une oreille distraite, s'empare d'un ou deux de nos mots et parle de lui, se déverse et livre ses angoisses, ses peurs, ses effrois. Ici, comme ailleurs sans doute, un espace sans obligation où se trouve une oreille attentive ; un espace où peut s'exprimer l'angoisse interdite d’accès ailleurs.


Depuis longtemps
Peur, angoisse, effroi, autant de mots sans droit de cité, bannis des langages officiels de la ville. Mais, à les oblitérer, ne les poussent-on pas à nous assaillir ? A les évacuer, ne nous prive-t-on pas d'une des expériences qu'offre la ville ? A vouloir les voir disparaître de nos espaces, ne construit-on pas des espaces encore plus anxiogènes ?


Depuis 2011
Notre projet Makhnovtchina suit cette ville invisible, mobile, non cadastrée, foraine. D'un côté la ville à besoin de mobilité (saisonniers) et de divertissement (cirque, foire), de l'autre ces fonctions de la ville sont privés de droit et surtout on oblitère le fait que la foire est en ville, là où chaque personne est destabilisé (pont trop sombre, ruelle trop étroite, résonnement angoissant de pas qui marche, etc...)


C'est en associant ces différents constats, que nous avons eu envie de réaliser ce projet « relire la ville comme un train fantôme ». Première étape ; mettre en place un inventaire des lieux angoissants, par des randonnées urbaines qui ont eu lieux les premiers samedis du mois pendant 4 mois.



LES RANDONNÉES