Nous avons alors tenté d'écrire le quartier avec les yeux de ses enfants. Une fois par semaine s'est ouverte la porte de la chambre noire que constitue l'atelier que nous occupons au rez-de-chaussée d'un immeuble, aux portes du clos. Tous ont photographié, dessiné, écrit, parlé et quand s'ouvraient les portes de l'atelier, avec eux, c'était des fragments de la réalité qui entraient. Tout au long de ces quatre mois nous avons ensemble tenté de confronter, d'articuler ces fragments. Alors les premières images sont apparues, les premières représentations ou cartographies (toutes différentes) d'un même objet qu'est le quartier. Elles parlent de livres, de frontière, d'anges, de foi ou d'habitudes, autant de vérités possibles. Elles sont aujourd'hui au nombre de neuf. Elles seront collées sur les murs de l'immeuble que nous occupons et sur ceux du transformateur. Elles seront aussi projetées au sol dans une chambre noire, métaphore de l'atelier où les morceaux de réalité se sont articulés en représentation, au milieu des mots qui les ont fait naître.